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- Catégorie : Lutte biologique, maladies et ravageurs des plantes
- Mis à jour : mercredi 13 février 2019 10:15
- Écrit par bio-enligne.com
Pourquoi l'utilisation des insecticides contre les aleurodes est inefficace ?
La lutte chimique contre la mouche blanche fondée sur l'utilisation des pesticides est devenue très complexe voire dans la plupart des cas inefficace. Cela est principalement lié au mode d'action des insecticides souvent inconvenable pour les stades de développement des insectes, à l'application de la bonne dose au moment opportun (stade vulnérable) et aussi au matériel non adéquat, et parfois au non respect des délais avant récolte.
Ces difficultés sont devenues de plus en plus difficiles à surmonter, car plusieurs facteurs contraignants viennent s'y ajouter.
SOMMAIRE
I. Cycle biologique complexe de Bemisia tabaci
Bemisia tabaci connait une explosion démographique importante durant ces dernières années, car différentes conditions (climat, extension des abris serres, présence continue de ses hôtes..) sont devenues favorables à son développement. Par conséquent, son potentiel reproducteur important, le chevauchement de ses générations (présence de tous les stades de développement dans la culture) et la résistance des œufs et des pupes aux traitements chimiques ont contribué à sa pullulation et à son extension.
Crédit photo © elintarviketurvallisuusvirasto_evira - flickr.com - Bemisia tabaci (Mouche blanche adulte)
II. Résistance de Bemisia tabaci aux molécules chimiques
L'utilisation répétée du même insecticide induit chez les aleurodes une résistance qui se développe également à l'égard d'autres produits du même groupe.
Ces dernières années, Bemisia tabaci avait manifesté une résistance croisée à différents produits comme les pyréthrinoïdes de synthèse (cyperméthrine, bifenthrine), les organophosphorés (malathion, pyrimiphos), les chloronicotinyls (imidaclopride, acétamipride) et des Thiadiazines (buprofezine).
III. Résidus des insecticides
Chaque pesticide laisse après usage des résidus (traces ou métabolites) sur fruits qui risquent d'intoxiquer le consommateur, raison pour laquelle des limites maximales résiduelles ou LMR (mg/kg ou ppm) fussent définies à travers le monde, en vue d'indiquer la concentration en résidus la plus élevée légalement acceptable par produit, par denrée et par pays.
IV. Techniques d'application des insecticides
Bemisia tabaci se nourrit généralement sur la face inférieure de la feuille que l'insecticide touche difficilement. La quantité du produit généralement déposée à ce niveau ne dépasse guère 40 à 50%. Pour cela, certains auteurs recommandent d'augmenter le volume de la bouillie pour résoudre ce problème de couverture, mais ceci peut avoir des répercussions négatives (Résistance, résidus, phytotoxicité…).
V. Impact négatif sur les auxiliaires de la mouche blanche
La majorité des pesticides utilisés pour lutter contre la mouche blanche sont, également, nocifs pour ses propres ennemis naturels, et interrompent l'équilibre biologique.
Sur la culture de cotonnier, la lutte chimique utilisée contre le ver rose induit souvent une pullulation de Bemisia tabaci qui devient incontrôlable après la destruction de ses ennemis naturels (Encarsia et Macrolophus).
Il faut notamment signaler que les huiles et les surafectants tels les insecticidal soap et les extraits des plantes peuvent jouer un rôle intéressant dans la lutte intégrée contre Bemisia tabaci.
Les huiles minérales permettent de contrôler, jusqu'à un certain niveau, presque tous les stades de développement de Bemisia tabaci, mais elles semblent être toxiques à Chysoperlla rufilabris et Encarsia formosa et pergandiella.