- Détails
- Catégorie : Lutte biologique, maladies et ravageurs des plantes
- Mis à jour : lundi 9 mars 2020 11:16
- Écrit par bio-enligne.com
Quelles sont ces infestations qui attaquent mes fruits préférés?
Les fruits que nous aimons tant sont aussi les victimes d'un grand nombre de champignons parasites spécifiques. C'est pourquoi, c'est dès le démarrage de végétation, au printemps, qu'il est indispensable d'anticiper les attaques éventuelles, car les traitements biologiques sont beaucoup plus délicats voire impossibles sur les fruits mûrissants !
SOMMAIRE
I. Maladies, virus et bactérioses
Black-Rot: Cette maladie cryptogamique atteignant la vigne est reconnaissable aux taches rouges qu'elle occasionne sur les feuilles, les rameaux et les fruits. Ces derniers rougissent complètement et se rabougrissent en séchant. Le mieux est de traiter d'une manière biologique tôt en saison, quand la végétation démarre, par une pulvérisation de bio-fongicide. Renouvelez ensuite pendant la saison des applications de bio-fongicide spécifique au mildiou.
Sharka: La Sharka est une maladie à virus d'apparition récente, atteignant les pêchers et abricotiers. Cette maladie virale provoque dans un premier temps des décolorations des feuilles à partir des nervures suivi d'une crispation de l'ensemble de la feuille. Les fruits se couvrent de taches décolorées annelées caractéristiques plus ou moins déprimées. Les fruits tachés sont ainsi rendus impropres à la consommation. Cette maladie à virus est à craindre, car aucun moyen de lutte n'existe ; il reste donc à arracher puis à brûler les arbres atteints afin de ne pas contaminer d'autres sujets du verger.
Les feuilles sont d'abord atteintes par une décoloration localisée au niveau des nervures, puis les fruits se couvrent de taches décolorées formant des sortes d'anneaux. Cette maladie se développe très vite et sa gravité est importante. Ce sont les pucerons qui véhiculent le virus sur les plantes saines, c'est pourquoi la lutte commence par se concentrer sur eux. Ensuite, il est préférable de signaler la présence de la maladie à la préfecture de votre département (service de protection des végétaux) afin d'obtenir les conseils adaptés à cette maladie.
Le Moniliose ou Monilia: Cette maladie est due à un champignon qui s'installe par l'intermédiaire de blessures occasionnées par des insectes, ou par une grêle ayant abîmé l'épiderme des fruits. Le moniliose est caractéristique sur les pommes avec la constitution autour de la blessure d'un ensemble de petits coussinets jaunâtres, qui se développent progressivement sur l'ensemble du fruit le rendant impropre à la consommation. En fin de stade, les fruits restent attachés sur l'arbre et prennent une allure caractéristique et reconnaissable en se momifiant (rabougrissement, dessèchement et invasion totale de formes de résistance de la maladie c'est à dire de coussinets portant les spores couleur beige). Pour lutter contre cette maladie, il est indispensable de supprimer rapidement et régulièrement les fruits momifiés restés sur l'arbre ou au sol ; de plus il est conseillé peu de temps après une forte grêle d'appliquer un traitement anti-fongique spécifique. Enfin, dès l'apparition des premiers fruits, il est recommandé de placer des pièges à guêpes sur les arbres fruitiers, car leur morsures causent des blessures qui sont des portes ouvertes à la maladie.
Pour la conservation en local adapté, prenez soin de nettoyer préalablement à l'installation des fruits, les supports à l'aide d'eau de Javel diluée. Cette maladie atteint également les abricots et les coings, par l'intermédiaire d'une piqûre d'insecte ou d'une blessure du fruit. Sur les abricotiers, pulvérisez un fongicide biologique type Bouillie bordelaise au début du printemps. Quoi qu'il en soit, les symptômes sont toujours caractérisés par des taches brunes avec formation de coussins beiges jaunâtres. Les prunes ainsi que les cerises sont aussi sujettes à cette maladie pendant leur conservation. Pour lutter contre cette maladie, on utilisait un traitement d'hiver pendant le repos de végétation à base d'huile jaune (huile de pétrole mélangée avec le DNOC, substances hautement toxiques !!!) qui atteindra les œufs et les formes d'hivernation d'insectes susceptibles ensuite de véhiculer la maladie.
L'entomosporiose: C'est une maladie cryptogamique provoquant des taches brunes évoluant en déformations voire en crevasses inesthétiques. Elle atteint les cognassiers. Le traitement s'applique de manière préventive, au moment de l'ouverture des boutons floraux et doit être renouvelé au début de la formation des fruits ; la bouillie bordelaise est traditionnellement employée dans ce genre de situation.
La gravelle: L'arbre entier peut être atteint par le virus responsable de cette maladie, mais les symptômes n'apparaissent que sur les fruits. Ces derniers restent de petite taille et subissent des déformations ; la maturation ne s'effectue pas et la chair du fruit reste très dure et immangeable. Il n'existe malheureusement aucun moyen pour lutter contre cette maladie à virus, et la constatation de sa présence sur un arbre condamne celui-ci inévitablement.
La Tavelure du pommier: Si la maladie n'a pas été éradiquée au verger (traitements recommandés dès l'apparition des premiers symptômes sur les feuilles), elle continue à se développer sur les fruits contaminés par le champignon qui se craquellent progressivement dans le local de conservation. Les fruits tavelés perdent beaucoup quant à leur apparence, à cause des taches, évoluant en craquelures inesthétiques. La chair quant à elle ne subit pas de modification du goût. La tavelure se traite très tôt en verger.
La Maladie criblée ou Coryneum: Sur les fruits de l'abricotier, le Coryneum provoque des taches épaisses, colorées. Pour remédier à cette maladie, les traitements spécifiques sont à appliquer dès l'apparition des feuilles (se reporter au dossier les maladies sur les feuilles de mes plantes préférées).
L'Oïdium: Sur fruits d'abricotier, l'oïdium provoque des taches grises poudreuses évoluant en nécroses plus ou moins brunes. Pour lutter contre cette maladie, les traitements spécifiques sont, là encore, à appliquer très tôt en saison dès l'apparition des feuilles.
Le Botrytis ou la pourriture grise: Le Botrytis peut faire pourrir vos fraises, pour cela, pratiquez un traitement à base de bio-fongicide au début et en fin de floraison, puis environ deux semaines après.
II. Accidents de conservation en fruitiers ou en local de conservation
Virescence et liège sous l'épiderme des pommes: Les pommes présentent des parties de chair translucides et vitreuses visibles. Il est nécessaire de conserver ces fruits dans un autre local que le reste de la récolte à une température voisine de 20°C.
Le liège quant à lui, est occasionné par une carence en bore: Des taches en dessous de l'épiderme grossissent gagnant le cœur du fruit. Le désagrément est surtout d'ordre quantitatif car ni le goût de la chair, ni l'apparence ne sont modifiés. Cette carence en bore est d'habitude prévenue par un apport sous forme de pulvérisation d'un produit boraté spécifique associé à un élément mouillant adhérant sur les feuilles et les fruits.
Un autre trouble physiologique occasionne des taches amères brunes, sous l'épiderme, qui n'évoluent pas comme celui précédemment cité. Pour prévenir ce désagrément, soigner l'apport en azote au printemps directement profitable aux feuilles sans risque de concurrence avec celui nécessaire à la formation des fruits. Nourrissez les arbres en calcium (nitrate de chaux en pulvérisation) pour soutenir la maturation des fruits et prévenir les carences en calcium. Surveillez bien l'arrosage de vos arbres fruitiers pendant toute la période de démarrage des feuilles et de formation des fruits, afin de leur éviter une sécheresse toujours préjudiciable.
L'Echaudure: Ce sont des taches brunes limitées l'épiderme qui peuvent apparaître en début ou en fin de maturation. Renouvelez l'air du local de conservation et ne cueillez pas vos fruits trop tôt afin de limiter le temps de maturation au fruitier, et d'optimiser la maturation naturelle sur l'arbre en verger.
Le Gel: Il suffit que la température descende quelques heures en dessous de 1°C et les dégâts apparaissent immanquablement sous forme de taches vitreuses brunissant de manière caractéristique. À éviter dans tous les cas.
L'Excès d'éthylène: Si le local de conservation est de petite taille proportionnellement à la quantité de fruits entreposés (surtout poires), l'éthylène dégagé naturellement pendant le mûrissement, devient trop important et la maturation est accélérée provoquant le blettissement rapide des fruits. Pour éviter cette concentration d'éthylène, aérez le local de conservation régulièrement par un courant d'air léger.
III. Maladies de conservation des fruits
Les fruits ont été contaminés en verger et sont rentrés pour la conservation, avec le champignon parasite ; c'est le cas de Botrytis (cité plus haut). Cette maladie cryptogamique s'installe sur le fruit par l'intermédiaire d'une blessure d'insecte ou d'un choc lors des manipulations. Le feutrage caractéristique propre à cette maladie s'installe alors sur des taches brunes et molles (pourriture grise).
L'éclatement des fruits: Ce phénomène touche les cerises et les certaines pêches blanches suite à une période de fortes pluies au moment de la maturation, ainsi que les fruits ayant grossi rapidement sans avoir eu le temps de maturer correctement. L'épiderme s'est développé moins vite que la chair qui se gorge d'eau rapidement. Le noyau peut aussi éclater à l'intérieur du fruit s'il n'a pas eu le temps de se lignifier.
L'anthracnose sur brou de noix: Le brou se détache peu ou pas de la noix.
La bactériose sur noyer: Des taches brunes apparaissent sur le brou des noix, et la noix elle-même n'est pas mangeable, n'ayant pas grossi.
Pour l'anthracnose et la bactériose appliquez les traitements à base de bouillie bordelaise pendant le développement et particulièrement au moment de la floraison. Le plus délicat dans cette opération restant d'atteindre l'ensemble de l'arbre car les noyers sont de grande taille! un autre traitement à la chute des feuilles peut être préconisé.
La chute des fruits: Il se produit naturellement une sélection des fruits qui évolueront normalement et pourront aller jusqu'à la maturation. Mais ce phénomène est anormal quand il touche tous les fruits qui se mettent alors à tomber progressivement et surtout massivement. Ce phénomène peut être consécutif à une forte période de pluie au détriment de l'ensoleillement, ou au contraire suite à une période de sécheresse au moment où les arbres fruitiers ont le plus besoin d'eau pour assurer correctement le développement des feuilles puis des fruits. Pour prévenir ce phénomène, assurez en cas de printemps sec des arrosages réguliers, lorsque vous plantez vos arbres pensez à leur assurer un emplacement bien exposé en toute situation.