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- Catégorie : Lutte biologique, maladies et ravageurs des plantes
- Mis à jour : vendredi 6 mars 2020 13:17
- Écrit par bio-enligne.com
Taches et déformations sur fleurs et boutons floraux dues à des insectes
SOMMAIRE
I. Symptômes: des taches et des lésions sur les pétales
Si l'épanouissement des boutons floraux est difficile, si des lésions blanches et argentées apparaissent causant des déformations sur les pétales ce peut être du à un insecte tel que le Thrips: par exemple sur les Amaryllis, sur Arum, sur Cyclamen, sur Glaïeuls, sur rosiers etc… ce sont les morsures répétées et nombreuses qui provoquent la formation de ces taches, la floraison est irrégulière et affaiblie. Des pulvérisations à base de purins végétaux (insecticides biologiques) permettent d'y remédier.
II. Symptômes: avortement des boutons floraux et déformations des fleurs
Les nombreuses piqûres de pucerons affectent directement la vigueur et donc la floraison des plantes comme les Chrysanthèmes, les Cinéraires les Giroflées, les Nénuphars, les Œillets, les Orchidées, les pommiers, les néfliers, les cognassiers, les rosiers, etc… Pucerons verts ou noirs, ils provoquent des dégâts similaires en piquant et suçant le contenu des cellules. La lutte consistera à brûler les débris de taille susceptibles de porter des œufs d'hiver, et à appliquer un insecticide biologique à base purin régulièrement pour détruire les différentes formes du parasite jusqu'à l'été, cette saison étant moins propice à des traitements qui risqueraient d'éliminer également la faune auxiliaire (Cf. Auxiliaires des pucerons).
Les inflorescences des Phlox peuvent se trouver déformées et avorter par la présence d'un nématode des tiges sur la tulipe, l'œillet, les Glaïeuls, la pivoine, le muguet, le lilas etc…sur les fleurs de la tulipe particulièrement, le nématode provoque des changements de coloration. Le nématode hivernant dans le sol, c'est par les stomates qu'il va s'introduire dans les plantes, à l'occasion de manipulations à l'aide d'outils contaminés, ou de bouturage à partir de sujets atteints. Les dégâts sur les fleurs s'accompagnent de l'observation de signes tels que des entre-nœuds courts signifiant une baisse de croissance, et une modification de la coloration des feuilles.
Pour lutter contre eux, apporter un grand soin aux outils utilisés pour multiplier, planter etc, tremper les bulbes de tulipes pendant 1 ou 2 heures dans de l'eau chaude à 43°C et de les passer ensuite à un trempage intermédiaire moins chaud.
L'avortement des boutons floraux peut être du également à la présence d'acariens sur les nervures des feuilles ou dans les écailles des bourgeons. Ils peuvent se distinguer d'autres parasites par la présence sur le limbe d'un fin maillage de toile de soie, qui les protègent. Ils piquent les tissus de la plante provoquant des déformations, des enroulements, et réduisant sa vigueur. Sur les boutons floraux des lilas par exemple, une attaque massive d'acariens provoquera leur avortement après dessèchement, les tissus étant petit à petit vidées de leur contenu.
Sur les citronniers, les acariens provoquent de graves malformations, sur les chatons de saules, ils leurs donnent un aspect ébouriffé caractéristique et les déforment. Pour limiter la propagation des acariens et détruire un certain nombre d'entre eux, il est recommandé de supprimer les mauvaises herbes qui peuvent héberger un grand nombre d'entre eux, et d'effectuer une taille sévère sur le végétal atteint, autant que celui-ci peut le supporter. En effet, des formes hivernantes se logent dans les écailles des bourgeons et dans les plis de l'écorce et une taille peut en éliminer un bon nombre. Des traitements biologiques d'hiver spécifiques acariens peuvent compléter la lutte. Quoi qu'il en soit, l'apport d'une fumure adaptée et une utilisation raisonnable d'engrais vert participeront au bon équilibre de la plante touchée.
III. Symptômes: pétales découpés ou boutons et pièces florales rongés
Signalons que certains insectes ont une prédilection pour les fleurs et y consomment le nectar et le pollen, c'est le cas de la Cétoine dorée, sorte de Scarabée aux reflets métalliques, qui n'hésite pas à perforer les boutons floraux des roses pour en déguster également les étamines. Des chenilles de papillons (noctuelles) dévorent les pétales entre autres des fleurs de l'œillet et de Delphinium. Le perce-oreille découpe à l'aide de ses forficules les pétales de chrysanthèmes.
D'autres encore à l'état d'asticots dévorent les pièces florales des plantes causant des renflements des boutons floraux ou leur avortement. Les fleurs de citronniers et de certains agrumes sont soigneusement réunies par un réseau soyeux et rongées par le petit lépidoptère (Teigne) qui l'a produit.
Enfin, à la fin de l'hiver, et au début du printemps, lorsque le temps est encore incertain et froid, les bouvreuils manquant de nourritures pour leurs nichées peuvent s'attaquer aux bourgeons à fleurs tendres des pêchers, et autres fruitiers du verger. Les dégâts sont alors assez désastreux, sur la floraison et la fructification futures.