Fertilisation et engrais naturels et bio
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- Catégorie : Fertilisation et engrais naturels
- Mis à jour : dimanche 15 septembre 2019 11:27
- Écrit par bio-enligne.com
Le fumier
Les fumiers connaissent une variabilité importante dans leurs compositions chimiques, leurs degrés de composition et la minéralisation de leurs éléments en particulier l'azote.
L'application rationnelle et efficace du fumier nécessite une bonne connaissance de sa composition physico-chimique. Cette dernière est très variable et les facteurs qui l'affectent sont très nombreux. L'apport du fumier tend à améliorer l'environnement biologique, chimique et les propriétés chimiques du sol. La substitution des engrais minéraux par le fumier est très utile, afin de réduire les dépenses de l'exploitation agricoles. En plus son utilisation comme un fertilisant organique, il est autorisé en agriculture biologique.
SOMMAIRE
I. Caractéristiques générales des fumiers
L'état de l'animal, la nature de la litière, la ration alimentaire, la fertilisation pratiquée par l'agriculture, les soins apportés à sa conservation, son état de décomposition sont les principales causes de la variation de la composition des fumiers. L'analyse chimique constitue la première étape de jugement de la qualité du fumier.
II. Caractéristiques particulières de l'animal
L'animal constitue la composante élémentaire dans le processus de production du fumier. Ses caractéristiques influencent de manière importante la valeur fertilisante du fumier qui varie suivant son espèce, sa race, son sexe, sa taille, et sa digestibilité.
Si le fumier des ovins est plus riche en éléments nutritifs que celui des bovins, le fumier de volaille présente l'avantage d'être cinq fois plus riche que celui des bovins.
III. Ration alimentaire
Les nutriments des plantes existant dans le fumier proviennent entièrement des aliments consommés par les animaux. La proportion de ces nutriments varie avec l'animal, ils contiennent en moyenne 75% d'azote, 80% de P2O5, 85% de K2O et environ 40 à 50% de matière organique. La phase liquide représente 30 à 40%.
Les polluants potentiels présents dans les déchets animaux résultent le plus souvent des additifs chimiques contenus dans plusieurs rations alimentaires. La teneur en sodium du fumier bovin, est directement proportionnelle à la quantité des sels additionnée à la ration.
IV. Mode de stockage du fumier
Le stockage du fumier peut se faire de deux façons:
a. La première consiste au dépôt d'une masse de fumier à la surface du sol.
b. La deuxième consiste à l'enfouissement du fumier dans une fosse (fosse à fumier).
Le fumier de surface, évoluant en milieu semi-aérobique où le processus d'oxydation domine, présente des qualités différentes du fumier qui évolue en milieu semi- anaérobique avec dominance des processus de réduction.
V. Nature du fumier
La nature du fumier, liquide ou solide, joue un rôle important dans sa composition chimique. En effet, l'azote provenant du fumier liquide est largement disponible sous forme de N-NH+4 au moment de l'incorporation dans le sol. Par contre l'azote du fumier sec dépend des processus microbiologiques.
Le rapport entre le carbone et l'azote (C/N) est une composante importante dans la caractérisation des fumiers. Le fumier sec des bovins est moins riche en azote que le lisier de bovin, les valeurs apportées par les chercheurs sont respectivement de 4,5% et 6%.
VI. Réponses des cultures aux apports du fumier
L'intensité de la réponse des cultures varie principalement avec la nature, la source, et la qualité du fumier appliquée et le type du sol. Le fumier a une action très importante sur la croissance végétale, il stimule l'ensemble de la vie microbienne du sol par l'effet des substances de décomposition.
Une étude menée sur l'effet de différents types de fumier (volaille, ovin et bovin) sur la production du maïs et la disponibilité des différents formes d'azote, a aboutit au fait que la production avec le fumier de volaille est supérieure à celle obtenue avec le fumier bovin et en dernier lieu avec le fumier ovin. L'effet sur les grains de maïs est positivement corrélé à la teneur en ammonium (N-NH4+) dans le fumier.
Au Maroc, une étude effectuée sur la culture du bananier utilisant le compost industriel (humus) et le fumier traditionnel (bovin) a classé le fumier de ferme en tête de point de vue développement général de la plante du bananier.
À chaque légume son fumier: Un agronome du XIXe siècle avait noté de subtiles différences entre les fumiers et leurs impacts sur les légumes du potager: pour le poireau, rien de tel que l'engrais humain, puis celui du cheval. Le meilleur persil est produit avec le fumier de cheval, avec lequel il n'a guère de parfum, mais devient tendre et d'un goût délicat. Le fumier de vache lui donne une saveur aromatique, mais le fumier de porc le rend mauvais. Les meilleurs choux paraissent être ceux qui viennent après une récolte fumées aux chiffons de laine, ou dans des terres nouvellement défoncées. Pour obtenir de beaux artichauts et de bons cardons, il faut les arroser le soir avec du purin d'écurie mêlé d'eau.
VII. Avantages et inconvénients de la substitution des engrais azotés par le fumier
La substitution des engrais azotés par le fumier est liée aux prix des engrais azotés qui sont élevés et à la disponibilité des fumiers en quantités importantes. La substitution peut induire une conservation d'énergie du fait que la production et la distribution des engrais azotés nécessitent environ 18000 Kcal/Kg, avec une conservation des pertes en azote qui représentent 25 à 75 % de l'azote des engrais minéraux azotés. Ainsi, on observe une diminution des dépenses aux importations.
Économiquement, la substitution limite les dépenses liées à l'énergie, au transport et au stockage des engrais azotés. En plus, elle a des bonnes conséquences sur l'aspect environnemental lié à la pollution des eaux souterraines par les nitrates. Cette substitution présente aussi des contraintes. En effet, la majorité des pertes se concentre entre le temps d'excrétion et l'incorporation du fumier dans le sol. La volatilisation prend 50% de l'azote total dans le fumier durant le processus d’accumulation.