Fertilisation et engrais naturels et bio
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- Catégorie : Fertilisation et engrais naturels
- Mis à jour : samedi 29 décembre 2018 16:08
- Écrit par bio-enligne.com
Fertilisation de la culture de tomate
SOMMAIRE
I. Besoins de la culture de tomate en Azote (N)
La consommation de la tomate en azote est de 2,67 Kg/T de fruits. Les prélèvements augmentent progressivement pour devenir très importants pendant la période de grossissement des fruits. La moitié de cette quantité est absorbée par les fruits.
Les principaux ions azotés absorbés par la tomate sont les nitrates (NO-3) et l'ammonium (NH+4). Dans un milieu dépourvu de colloïdes (le sable), la plante absorbe plus vite l'ion NH+4 des sels ammoniacaux. Or, sur la tomate, la forme ammoniacale acidifiante réduit la croissance des tissus végétatifs et racinaires, quand le pH du milieu n'est pas tamponné. La réponse des plantes à la fertilisation azotée est limitée par le niveau du potassium (K) dans le milieu. Le rendement continue à s'améliorer fortement jusqu'à des doses élevées d'azote, uniquement si le niveau du potassium (K) est suffisamment élevé.
Crédit photo © eggrole - flickr.com - Lycopersicon esculentum (Fruits de tomate)
II. Besoins de la culture de tomate en Phosphore (P)
Les exigences théoriques de la culture de tomate en phosphore sont de 0,93 Kg/T de fruits. Le phosphore accroît le développement des racines et joue un rôle particulièrement important en début de la culture.
Sur des plantations de tomate de 21 jours cultivées en solution nutritive complète où le phosphore est apporté à 113 µmoles, la surface racinaire augmente en moyenne de 38,9%.
Au niveau de la plante de tomate, l'accumulation du phosphore se fait de façon égale dans les feuilles et dans les ramifications, avec une même tendance vers la diminution au fur et à mesure que la saison avance. Elle est par contre, nettement plus importante dans les fruits.
La réaction du phosphore aux conditions du milieu se résume surtout dans sa réaction au pH. La solubilité du phosphore se trouve fortement réduite par l'augmentation du pH. C'est ainsi qu'à un pH faible (4,6), une fertilisation de base de 1,25 Kg/m3 de superphosphore appliquée à la tourbe s'avère pleinement adéquate pour une culture de tomate d'arrière saison qui accumule dans ses feuilles une teneur de 0,5 % de phosphore. L'élévation du pH à 6,2 par chaulage, réduit cette teneur dans les feuilles de 30%.
III. Besoins de la culture de tomate en Potassium (K)
Une tonne de tomate exige 5,01 Kg de potassium. Cet élément détermine aussi bien la quantité que la qualité de la récolte. La connaissance des phénomènes d'absorption du K et de son importance en fonction des doses apportés, ainsi que l'influence exercée au dessus par les autres éléments nutritifs est essentielle pour les cultures hydroponiques.
Son accumulation lors de la fructification n'est pas liée à une grande concentration dans l'exsudat du xylème mais plutôt à un volume plus important du flux. La grande absorption du potassium coïncide avec la période où la plante de tomate porte la plus grande charge en fruits. Un apport K2O/N d'au moins 2,5 dans la solution nutritive devient nécessaire pendant cette période, la redistribution du potassium à partir du tissu végétal ne contribue qu'à 12 % au maximum du potassium total accumulé dans le fruit.
L'ion ammonium présente une concurrence évidente vis-à-vis du potassium pour l'absorption racinaire. En jours courts, les besoins de la tomate en K deviennent très importants ; on conseille un apport K2O/N de 2 ou 3. De même le déficit en potassium favorise les défauts de coloration des fruits de tomate. Il est, d'ailleurs, conseillé un rapport N/K2O variant de 1/3 à 1/2.
IV. Besoins de la culture de tomate en Calcium (Ca)
Chez la tomate, les exigences en calcium sont estimées à 4 Kg par une tonne de production. Le calcium s'accumule essentiellement dans les feuilles où il dépasse 3 % alors qu'il se stabilise à 0,2 % dans les fruits.
Son absorption dépend de sa teneur dans la solution mère, aussi de celle du K et de N-NH4+ qui sont beaucoup plus mobiles. Il est aussi, d'autant plus difficile à absorber que le pH est faible ; un pH de la solution au dessus de 5,5 risque de provoquer des déficiences calciques. L'apport de calcium vers les jeunes pousses et les jeunes fruits en croissance se fait essentiellement par un entraînement avec l'eau dans le flux de transpiration.
L'élévation de la concentration en Ca améliore à un certain niveau la croissance. Mais, lorsque le N-NH4+ est appliqué comme source d'azote sur des cultures de tomate, la croissance devient moindre à cause d'une absorption et d'une translocation réduite de Ca.
Une déficience en Ca peut aussi être crée par un pH faible et un niveau élevé de K et de Mg dans le milieu. La teneur des feuilles de tomate en Ca est, par contre, considérablement améliorée lorsque les températures nocturnes de l'air sont de 21°C.
V. Besoins de la culture de tomate en Magnésium (Mg)
La consommation d'une tonne de tomate est de 0,6 Kg. L'absorption du magnésium (Mg) par les racines est fortement affectée par l'antagonisme avec d’autres cations, en particulier le K+ et l’ion H+. Ce phénomène est très net dans les sols acides à forte quantité de H+ libre.
La concentration des feuilles en Mg passe de 0,8 % dans les premiers stades de croissance à 1,1% à la maturité des fruits. On suppose pourtant qu’elle est optimale à 0,4 – 0,5% dans les feuilles.
VI. Besoins de la culture de tomate en Oligo-éléments
La majorité des oligo-éléments est peu disponible à un pH élevé, cela est vrai pour le fer, puisque des symptômes de chloroses ferriques apparaissent lorsque le pH de la solution atteint 7,0 à 7,5 ; la réduction du pH à 6,0 corrige cette déficience.
Des carences de Mn ont lieu généralement pendant les périodes de grand développement végétatif et fructifère de la tomate. Aussi bien pour les concentrations du fer (Fe) que du manganèse (Mn) dans les feuilles de tomate, celles-ci sont améliorées par une élévation de la température des racines de 12 à 30°C.