Mon potager et jardin bio
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- Catégorie : Mon potager et jardin bio
- Mis à jour : mardi 10 décembre 2019 11:36
- Écrit par bio-enligne.com
Cultures associées: Définition, avantages, exemples et effets bénéfiques
Dans le monde végétal les interactions entre les plantes sont soumises à des équilibres naturels aussi complexes que les liens sociaux établis ou entretenus entre les être humaines. La pratique des associations culturales est ainsi connue depuis le néolithique. Les avantages de certaines associations et à contrario, certaines incompatibilités, sont incontestables et reconnues.
Certains végétaux se favorisent mutuellement par leurs sécrétions radiculaires et d'autres se rendent service en repoussant les ennemis du voisin, en n'occupant pas le même espace ou encore en ayant des besoins naturels et nutritionnels différents. Ils peuvent également avoir des effets répulsifs sur des parasites ou échanger des éléments nutritifs.
D'autres plantes, au contraire, adoptent un comportement concurrentiel, voire dans certains cas des attitudes agressives, en favorisant le développement de maladies ou attirer les insectes prédateurs.
Le jardinier doit par conséquence prendre en compte ces avantages et ces défaut lors du choix des parcelles dans son potager.
SOMMAIRE
I. Principes et avantages des cultures associées
Il y a entre les plantes des affinités, des interactions allélopathiques, comme il y en a chez les humains. Certaines plantes se stimulent dans leur croissance, d'autres éloignent les parasites ou encore s'inhibent entre elles. Souvent le phénomène est relié à la relation entre la vie aérienne (tiges, feuilles) et la vie souterraine. Certaines de ces associations sont marquées. On aura avantage, lors de la planification de notre jardin, de tenir compte des ces diverses associations.
Il est possible de cultiver diverses espèces végétales ensemble. L'objectif de cette association est de protéger la culture principale, parfois la nourrir et aussi améliorer la qualité des sols. On veille cependant à ce que ces cultures adjacentes ne concurrencent pas la plante destinée à la récolte.
Les associations végétales peuvent valoriser les influences bénéfiques des plantes les unes par rapport aux autres. Judicieusement associées, celles-ci sont nettement plus disposées à résister aux excès du climat et au parasitisme, mais aussi à utiliser au mieux les potentialités offertes par les sols et l'énergie solaire.
Cette pseudo symbiose entre les plantes est favorisée grâce à la complémentarité de leurs différents besoins nutritionnels, physiologique et agro-biologiques.
II. Exemples des cultures associées
Céréales :
L'association de diverses variétés de céréales, ayant une sensibilité différente aux maladies, contribue à réduire les risques d'infestation. Mais il est essentiel d'avoir une synchronisation des maturations et une homogénéité des qualités pour une bonne commercialisation.
Des plantes de différentes familles botaniques sont également associées notamment les graminées et les légumineuses. En règle générale, les plantes associées à la culture principale ne sont pas récoltées mais broyées et restituées au sol.
Dans les céréales, les semis sous couvert laissent peu de place aux adventices et contribuent donc à réduire l'enherbement. Cette pratique améliore, par ailleurs, la structure du sol et favorise l'activité biologique.
Bien avant notre ère, les jardiniers cultivaient de nombreuses plantes en mélange. L'association la plus courante fut celle des céréales et des légumineuses: Maïs et haricot par exemple auxquelles on peut adjoindre le potiron. Ces trois plantes cultivées conjointement pendant plusieurs siècles ont longtemps constitué l'alimentation de base de plusieurs peuples comme les Indiens américains. Le maïs sert de tuteur et d'appui aux haricots grimpants et le potiron profite de l'ombrage que lui fait le maïs.
Méteil:
Dans les campagnes européennes au XIXe siècle, les paysans mélangeaient plusieurs espèces de céréales: Le méteil, mélange de blé et de seigle. Ainsi, quelque soit le climat, ils étaient assurés d'obtenir un minimum de récoltes.
Maïs:
Dans les champs de maïs, les sols sont presque à nus durant plusieurs mois. De surcroît la récolte tardive, souvent dans des conditions climatiques très difficiles, favorise l'érosion, le compactage des sols et le lessivage des éléments nutritifs. Des cultures associées, comme le trèfle blanc, le ray-grass ou la luzerne, apportent une réponse minime à ces problèmes mais leur implantation est délicate (concurrence, ombrage).
Arboricultures:
Aux vergers et aux vignes peuvent être associés des mélanges pour prairies considérés comme refuges et attractifs aux auxiliaires (colza, ray-grass, féverole ou luzerne). Ces cultures peuvent être soit récoltées ou enfouies. Les prairies et la luzerne peuvent, notamment, être des pâtures par les animaux d'élevage comme les moutons.
L'association des arbres fruitiers et des pâtures réduit le parasitisme et offre au bétail de l'ombrage. Les animaux y laissent leurs excréments et donc de la fumure.
Strates des oasis marocaines:
L'association du palmier dattier, des cultures de henné et de la luzerne est une technique largement pratiquée dans les oasis du Sud-est du Maroc depuis de nombreux siècles. C'est une association en plusieurs strates (sur différents niveaux).
Il y a des associations heureuses dans lesquelles les plantes se stimulent comme l'ail et la fraise mais également des voisinages néfastes comme l'oignon et l'haricot. Cependant aucune théorie n'est définitive.
III. Effets bénéfiques des cultures associées
D'une façon générale, les effets bénéfiques des associations végétales sont les suivantes:
1. Interactions favorables entre diverses plantes dont on peut observer des exemples dans des prairies naturelles et certaines ferrets.
2. Meilleure occupation de l'espace aérien pour une bonne valorisation de l'énergie lumineuse et du gaz carbonique en vue d'une amélioration du rendement photosynthétique.
3. Meilleure occupation de l'espace souterrain par des enracinements de diverses espèces et aux exigences différentes en matières d'eau et d'éléments nutritifs.
4. Meilleure résistance contre certains ravageurs et maladies.
5. Abris pour les insectes auxiliaires et amélioration de la biodiversité naturel favorisant l'équilibre entre les ravageurs et leurs antagonistes.
6. Lutte contre les mauvaises herbes (technique de l'enherbement).
7. Enrichissement en azote organique par les légumineuses. Enrichissement en humus. Protection contre l'érosion et le lessivage.