Diptères: définition, identification et sous-ordres
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- Catégorie : Diptères
- Mis à jour : vendredi 28 décembre 2018 15:22
- Écrit par bio-enligne.com
La mouche de l'olivier (Dacus olea)
Les attaques de la mouche d'olivier différent d'une année à une autre. Il existe, en effet, des années de forte invasion ou le degré d'attaque peut atteindre 90% des olives. Généralement l'intensité des attaques est relativement plus faible.
On trouve les mouches d'olivier durant toute l'année dans les oliveraies, où elles se nourrissent de miellat et d'exsudats végétaux. Ce n'est qu'à partir de mi-juin qu'elles commencent la ponte des œufs, souvent encore beaucoup plus tard.
SOMMAIRE
I. Biologie et description de la mouche de l'olivier
Nom scientifique: Dacus oleae Syn. Bactrocera oleae - Ordre: Diptère - Famille: Trypetidae.
Les asticots sont des larves de la mouche d'olivier. Ce ravageur fait partie de la même famille que la cératite. Cependant, la mouche de l'olivier est de taille plus petite et de constitution plus délicate.
Adulte:
De 5 mm de long, le corps de la mouche de l'olivier est noir, avec une tache médiane rousse au niveau de l'abdomen. Un duvet clair recouvre le thorax noir mat.
On reconnaît facilement la mouche de l'olivier par la tache blanche au bord postérieur du thorax.
Les adultes de la mouche d'olivier possèdent notamment des antennes allongées, une tête globuleuse (presque ronde) et jaunâtre à brun.
L'abdomen de la mouche de l'olivier est sombre, souvent légèrement châtain à la partie la plus large. Les ailes sont transparentes, à reflets irisés, teintées de brun à l'extrémité, et écartées vers l'extérieur au repos.
Crédit photo © By Alvesgaspar (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons
Larve et œufs:
Les larves sont des asticots apodes cylindriques et blanchâtres avec de longues mandibules. Leur longueur est de 6 à 7 mm.
Œuf: Il est blanc étroit et long de 0,8 mm.
Cycle biologique de la mouche d'olivier:
Dacus oleae hiverne sous forme d'adulte sur les arbres, ou bien sous forme de pupe dans le sol. Au printemps (mi-mars, mi avril), les imagos émergent des pupes et vont rejoindre les autres adultes sur les arbres. C'est la période blanche ou toutes les populations de Dacus se trouvent sous forme adulte.
La femelle introduit son oviscapte à l'intérieur du fruit ou elle dépose un œuf (toujours un seul œuf par olive). La fécondité de l'espèce est variable pour chaque femelle. Elle peut atteindre 500 œufs. Plusieurs femelles peuvent pondre dans une même olive et un fruit peut contenir jusqu'à 7 larves. La durée d'incubation est de 48 heures en été, et de 5 à 6 jours en hiver.
À l'œil nu, on reconnaît bien les endroits de piqûre de la mouche de l'olivier sous forme d'écorchures.
À l'éclosion les larves de la mouche d'olivier creusent des galeries dans la pupe de l'olive sans pénétrer dans le noyau. L'espèce compte 3 stades larvaires dont la durée de chacun dépend de la température.
L'espèce compte 3 générations, dont les larves des deux premières se nymphosent à l'intérieur de l'olive. Alors que la troisième génération automnale se nymphose dans le sol à une profondeur de 5 cm sous forme de pupe. La durée de nymphose varie généralement de 8 à 12 jours dans les meilleurs conditions.
II. Effets des conditions climatiques sur la mouche de l'olivier
La température, une histoire de génération:
En été, l'évolution d'une génération de la mouche de l'olivier s'effectue rapidement: 2 jours d'incubation de stade larvaire, 10 à 12 jours de nymphose, le plus souvent dans l'olive attaquée, rarement au sol. De cette manière, une nouvelle génération peut se former tous les mois.
Néanmoins, la vitesse de développement deDacus oleae diminue significativement suivant la baisse des températures. Durant la saison hivernale, un asticot a besoin d'une période de nymphose qui peut aller jusqu'à 100 jours. Contrairement à la génération de la saison d'été, la nymphose se déroule dans la terre où les pupes restent souvent plusieurs mois jusqu'à l'éclosion des mouches.
Températures optimales de développement:
La température optimale pour l'évolution de la mouche de l'olivier se situe autour de 20°C. À moins de 10°C la croissance de Dacus oleae est stoppée. Au dessus de 32°C la ponte des œufs est inhibée.
Des températures élevées combinées à des faibles taux d'humidités atmosphériques (phénomène de sirocco) engendrent l'affaiblissement et souvent le dépérissement des asticots dans les olives, et parfois même des mouches adultes. À cause de cette sensibilité envers des conditions climatiques sèches, la mouche de l'olivier a tendance à préférer des zones géographiques plus humides situées pas loin du littoral, ou encore des oliveraies irriguées permettant d'assurer des conditions de température et d'humidité favorables.
III. Dégâts de la mouche de l'olivier
Des taches de pourritures brun-noir à brun-clair un peu déprimées, apparaissent sur des olives dont l'intérieur est creusé par des galeries irrégulières contenant des excréments bruns.
Dans les fruits atteints vivent un à plusieurs asticots blanchâtres. Parfois à la place des asticots on trouve des pupes en forme de tonneau, mesurant environ 6 mm de longueur. Les fruits atteints tombent souvent au sol au bout de quelque temps.
La pulpe autour des galeries est souvent en état de décomposition et de pourrissement. Un trou dans le fruit d'olivier est l'indice que l'asticot a quitté l'olive pour se nymphoser.
IV. Méthodes de lutte biologiques contre la mouche de l'olivier
Impact de la variété cultivée:
En plus des conditions climatiques favorables, la variété cultivée d'olivier joue un rôle primordial dans la possibilité de développement de Dacus olea. Les variétés Lucques, Verdale et Jacouti sont particulièrement sensibles et risquent d'être plus infestées. Barouni et Picholine se caractérisent par un degré de sensibilité moindre.
Parasitoïdes de la mouche d'olivier:
Dacus olea peut être naturellement parasité par de nombreux prédateurs. Le plus connu est une guêpe appelée Opius concolor introduite depuis la Tunisie dans les pays de la Méditerranée septentrionale. Cet Hyménoptère peut être largement employé dans un programme de lutte biologique contre la mouche d'olivier. Son taux de parasitage peut atteindre dans des meilleures conditions 80% des larves de Dacus olea.
Mesures préventives:
Le principe d'un traitement préventif contre la mouche d'olivier consiste à lutter contre les adultes avant que les femelles ne commencent à pondre et à relancer le cycle biologique de l'insecte.
Le moyen le plus simple et, à priori, le plus efficace débute par la surveillance des populations de la mouche d'olivier. Les interventions contre Dacus olea nécessite au préalable un piégeage qui consiste à déposer dans le verger, à partir du mois de mai, des pièges ou gobe-mouches contenant une solution attractive à base d'un phosphate triammoniaque à 6% . L'idéal étant d'en placer 5 par hectare pour les oliveraies de petite taille, et de 1 à 2 par hectare pour les vergers de très grande surface.
Un relevé régulier (2 fois par semaine) des pièges est nécessaire afin de déterminer la fiabilité de l'opération.
Pour les olives de tables, la lutte biologique doit être effectuée dès les premières captures. En cas de fortes températures (supérieures à 30°C), l'intervention n'est guère justifiée même si les seuils de nuisibilités sont atteints, car les pontes des œufs seront stériles.
Pour les olives à huiles, le seuil généralement toléré est situé aux alentours de 7 adultes par piège et par jour.